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06.07.2010 / INDUSTRIE ET éNERGIE VINGT CINQUIèME RAPPORT ANNUEL

Le Programme de Modernisation de l’Industrie

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Le Programme de Modernisation de l’Industrie

Le programme de modernisation de l’industrie (ci-après le PMI) a pour objectif de consolider le tissu industriel dans la perspective de son intégration dans la zone de libre échange avec l’Union Européenne instaurée en 2008.

Ce programme vise, notamment, à encourager l’entreprise à promouvoir l’esprit d’innovation, à renforcer ses capacités technologiques et à maîtriser la qualité, les méthodes et procédés de production ainsi qu'à développer son environnement à travers l’élaboration d’un cadre juridique, des normes et des instruments adéquats, rendant le secteur industriel à même de promouvoir la qualité de ses produits en vue  de son intégration dans le commerce mondial.

Les interventions du programme ont couvert 1416 entreprises et ont porté, en particulier, sur l’instauration du système qualité et le coaching technique et financier, l’amélioration des méthodes de travail des services en charge  de la propriété industrielle et la mise en place des instruments qui permettent d’améliorer les performances des structures du Registre de commerce, et de dynamiser le rôle de la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR) et de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME).

Il a été relevé que ce programme a réalisé des acquis importants qui auraient pu être bien meilleurs, si les insuffisances constatées essentiellement aux niveaux du coaching technique et financier et de l’instauration des techniques de l’information et de la communication, avaient pu être évitées.

1. Le coaching technique

Les opérations menées dans le cadre du programme national de coaching, intégré dans le PMI, ont permis de dépasser les objectifs se rapportant au nombre d’entreprises bénéficiaires. Toutefois, certaines opérations, relatives à l’amélioration du rendement des entreprises bénéficiaires, principalement celles du secteur du textile, n’ont pas atteint les objectifs escomptés du fait de la non application des recommandations formulées par les experts ou en raison de l'incapacité de certains centres techniques à mener les opérations d’encadrement programmées.

2. Le coaching financier et l’instauration des techniques d’information et de communication

Le PMI a prévu la réalisation d’opérations de coaching financier au profit de 100 entreprises dans le but de les aider à financer leurs investissements auprès des institutions financières. Les opérations réalisées dans ce cadre, dont l’essentiel a concerné le secteur du textile, ont rencontré des difficultés empêchant d'atteindre les objectifs escomptés dont, principalement, le passage de la sous-traitance au partenariat.

Bien que la majorité des opérations ait atteint ses objectifs suite à la validation des dossiers des entreprises bénéficiaires par le Comité de pilotage du Programme national de mise à niveau, il a été relevé, à fin avril 2009, que la plupart de ces entreprises n’a pas finalisé les étapes de financement et n’a pas procédé, par conséquent, à sa restructuration financière. Une telle situation n’est pas de nature à permettre aux entreprises bénéficiaires de se convertir de la sous-traitance au partenariat dans les meilleurs délais et de s’adapter aux innovations.

3. L’encadrement des structures d’appui

Le taux de consommation du budget réservé au renforcement des liens entre la recherche scientifique et l’industrie, d’une valeur de 1,4 million d’euros, n’a pas dépassé 18,2%. En effet, les interventions du programme se sont limitées à l’élaboration d’une étude portant sur la création d’une Agence de recherche et de modernisation qui a été effectivement créée le 4 août 2008.

Les unités publiques de recherche n’ont pas cherché à bénéficier des interventions du programme en raison de leur préférence pour le financement d’équipements de recherche.

L’unité de gestion du programme a conclu un accord avec la Chambre syndicale nationale des bureaux de conseil et de formation prévoyant sa participation à l'encadrement technique au profit de 40 entreprises industrielles. Cependant, faute de moyens matériels et organisationnels, un tel encadrement n'a été assuré qu'au profit de 16 entreprises, ce qui n’a pas permis une meilleure association des compétences tunisiennes.

En raison de leur manque de préparation pour bien profiter des avantages de ce programme et l'indisponibilité des Centres techniques sectoriels, absorbés par les tâches d’encadrement des entreprises, seulement 25% des opérations programmées en leur faveur ont pu être réalisées.

4. La qualité

Le PMI est parvenu à réaliser ses objectifs quantitatifs  en encadrant 416 entreprises parmi lesquelles 99 ont obtenu la certification de leur système qualité.

Les résultats obtenus s'expliquent, notamment, par le nombre réduit des entreprises ayant obtenu la certification de la norme relative au développement des logiciels et par la focalisation sur l’instauration des systèmes de gestion de la qualité « ISO 9001 » au détriment des normes de qualité sectorielles qui ont un impact plus important sur  l’amélioration de la compétitivité.  Il a été, également, relevé que les opérations d’instauration de systèmes qualité ne s’inséraient pas toujours dans un processus global et graduel permettant aux entreprises de bien maîtriser ces systèmes et de répondre aux exigences des marchés extérieurs.

De même, la période d’exécution des opérations n'est pas toujours adaptée à la taille de l’entreprise et à la diversité de son processus de production. Plus encore, certaines entreprises bénéficiaires n'ont pas achevé les procédures nécessaires pour l’obtention du certificat de conformité et le suivi assuré par les structures d'appui est insuffisant.

5. Les accords de reconnaissance mutuelle

Le PMI a réservé un budget d’environ 1,6 million d’euros, pour la réalisation d'opérations d’encadrement au profit des structures intervenant dans le domaine de la certification de conformité. Certaines opérations ont pu atteindre leurs objectifs alors que d’autres ont enregistré des difficultés au niveau de leur exécution.

L’harmonisation des textes relatifs au secteur des industries électriques n’a pas été finalisée en raison de l'insuffisance du budget alloué et de la difficulté de se doter des compétences requises. Les textes relatifs à l’hygiène alimentaire, visant à faciliter l’exportation de produits alimentaires agricoles et industriels, n’ont pas été publiés jusqu’à fin août 2009.

S’agissant du renforcement de l’infrastructure de la certification de conformité, le PMI a appuyé les efforts de l’Institut national de normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI) pour la publication des normes et a contribué à l’obtention, par le Conseil national d’accréditation, de la reconnaissance mutuelle avec le Groupement international d’accréditation des laboratoires, en juin 2008. Toutefois, le rythme de réalisation de certaines opérations et la mise en œuvre de leurs résultats par les structures concernées ou les industriels, n’ont pas atteint le niveau escompté, notamment dans le domaine de la valorisation du savoir faire acquis et l’accélération de la cadence d’instauration des normes. C’est le cas du secteur du mobilier de bureau qui n’a pas pu obtenir la certification aux normes relatives à l’audit du système qualité, en raison de la non accréditation de l’INNORPI et de la non certification des compétences de ses auditeurs dans le domaine.

 
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