17.06.2011 / RESSOURCES HUMAINES, CULTURE ET PATRIMOINE VINGT SIXIéME RAPPORT ANNUEL
LA FACULTE DES SCIENCES DE GAFSA
La faculté des sciences de Gafsa a été créée par la loi n°75/1993 du 12 juillet 1993. Elle était soumise à la tutelle de rectorats du Sud, de Sfax et celui de Gafsa depuis l’année universitaire 2004-2005, les cours ont démarrés au sein de la FSG à partir de l’année universitaire 2000-2001.
La FSG se dote d’un conseil scientifique et de sept départements pédagogiques en plus d’un département de formation à distance. Elle assure une formation en quatre licences fondamentales, six licences appliquées et un cycle de master.
Au cours de l’année universitaire 2009-2010 le nombre des inscrits a atteint 4325 étudiants enseignés par 170 enseignant compte non tenu de vacataires, contractuels et professeurs d’enseignement secondaire. Le taux de réussite au cours de l’année universitaire citée a atteint 81%.
Les recettes de l’établissement, pour le titre I au cours de l’année 2008 et de l’année 2009, ont atteint respectivement 1.030,387 dinars et 868,874 dinars. Quant aux dépenses elles s’élèvent pour les mêmes années à 737,876 dinars et à 530,954 dinars sans prendre en considération la rémunération des enseignants permanents portée sur le budget du ministère de l’enseignement supérieur.
Pour évaluer la gestion de la faculté pour la période 2006-2010, la cour des comptes s’est intéressée aux volets de la formation, de la recherche, de l’organisation et du système d’information.
I- LA FORMATION ET LA RECHERCHE
Après dix ans d’exercice, le nombre des enseignants chercheurs permanent de la faculté des sciences de Gafsa demeure encore insuffisant. En effet, pendant les deux années universitaires 2008-2009 et 2009-2010 le cadre enseignant permanent de la faculté n’a pas pu assurer que 39,75% de la totalité des heures d’enseignement. Alors que le décret n°3581 du 21 novembre 2008 a exigé, pour garantir une bonne qualité de formation, l’assurance par les enseignants permanents d’un taux minimum de 60% des heures d’enseignement.
Pendant la même période, le taux d’encadrement se situe au tour de 25 étudiants pour chaque enseignant alors que la moyenne nationale était au début de l’année 2008 dans les alentours de 18 étudiants pour chaque enseignant.
De même, la faculté n’a pas pu atteindre un taux d’encadrement pédagogique suffisant. En fait, le taux des enseignants ayant le grade de professeur d’enseignement supérieur ou de maitre de conférence n’a pas dépassé 3,25% de la totalité du cadre enseignant. Cependant, le décret précité a fixé un taux de 20 % comme minimum garantissant un encadrement pédagogique suffisant.
Suite au manque enregistré au niveau du nombre du cadre enseignant, la faculté a fait recours aux enseignants non chercheurs qui ont représenté pendant les deux années universitaires 2008-2009 et 2009-2010 environ 45,42% du cadre enseignant.
38,3% des projets de fin des études ont été encadrés pendant l’année universitaire 2008-2009 par des enseignants contractuels et des vacataires non chercheurs.
Il a été constaté que des équipements scientifiques acquis au cours des année 2003-2004 de valeur de 660 md, pour assurer les travaux pratiques et la recherche scientifique, demeurent non exploités jusqu’au mois de juin 2010. En effet certains de ces équipements ne sont pas installés soit à défaut de locaux, soit à la perte de leurs logiciels d’exploitation, soit aux pannes d’ordre technique.
Concernant le matériel informatique consacré à l’enseignement, La faculté a enregistré, pendant l’année universitaire 2009-2010, une moyenne d’un ordinateur pour 28 étudiants, alors que la moyenne nationale était durant la période du XIème plan du développement économique et social autour d’un ordinateur pour 14 étudiants.
30% du fonds bibliothécaire disponible à la faculté jusqu’ au mois du juin 2010 ne correspond pas aux attentes des étudiants vu la spécificité de la formation au sein de la faculté.
En plus 10% des références et des titres de la bibliothèque ne sont pas disponibles due à leurs empreint par les enseignants pour des périodes qui remontent à 4 ans et qui n’ont pas été récupérés par la faculté.
Malgré que la faculté ait adhéré depuis l’année universitaire 2007-2008 au système « LMD », elle n’a pas pu jusqu’au mois du juin 2010 adopter certaines de ses composantes tel que l’emploi de la nouvelle technologie de communication et de multimédias pour assurer l’enseignement, l’organisation des formations capable d’accueillir les deux tiers de ses étudiants en licences appliquées et l’un tiers en licences fondamentales et fournir des unités d’enseignement optionnelles (deux ou plus) à tous les niveaux d’études .
L’activité de la recherche scientifique au sein de la faculté est encore embryonnaire. Afin de garantir la promotion de cette activité il est nécessaire d’accorder plus d’importance aux critères de sélection des étudiants et de leur encadrement, et d’accélérer les procédures d’évaluation des unités de recherche et de détermination les raisons de faiblesse et d’orientation la recherche scientifique vers des thématiques d’ordre pratique en étroite relation avec le secteur de la production, dans le cadre des priorités nationales fixées dans ce domaine.
La faculté n’a pas pu tiré profit de sa participation aux congrès et manifestations scientifiques internationaux et elle n’a pas établi des partenariats avec les établissements et organisations internationaux en vue de la réalisation des travaux de recherche communs.
Dans le cadre d’ouverture sur l’environnement et l’établissement du partenariat avec les secteurs de production, la faculté a offert en collaboration avec la société de phosphate de Gafsa pendant l’année universitaire 2009-2010 une formation en licence appliquée co-construite en « géologie appliquée » au profit de 30 étudiants . Pour garantir le succès de cette expérience et sa continuité la faculté est appelée à vulgariser davantage cette expérience auprès des étudiants surtout qu’elle n’a pas pu accueillir pour la première promotion que 19 étudiants.
La faculté est appelée à soutenir davantage les activités du club de la création des entreprises en créant les opportunités pour qu’il renoue des relations avec les chefs des entreprises et les jeunes promoteurs, ce qui lui permettra d’ancrer la culture de création des entreprises chez les étudiants.
II/ ORGANISATION ET SYSTEME D’INFORMATION
Les membres du conseil scientifique ne sont pas encore nommés par arrêté conformément aux dispositions réglementaires en vigueur.
Certaines réunions du dit conseil se sont passées en l’absence du quorum qui nécessite la présence d’au moins la moitié de ses membres.
La présence des représentants des organismes économiques, sociaux et culturels au sein du conseil scientifique pour la période 2006-2010 s’est limitée à 4 fois sur 48 réunions.
Cette participation limitée ne favorise pas la réalisation des objectifs escomptés dans l’implication de ces organismes dans la détermination du contenu de formation et de faire adapté les cycles de formation aux besoins du marché de travail.
Malgré que le démarrage des cours date de l’année universitaire 2000-2001, la faculté ne se dote pas encore d’un organigramme et d’un manuel des procédures qui permettent de déterminer les différentes fonctions et attributions et qui facilitent la répartition des rôles, la clarification des tâches et par conséquent une bonne coordination entre les agents.
La faculté n’a pas manifesté son intérêt pour élaborer un programme fonctionnel de ses agents et elle n’a pas créé une structure en la matière, chose qui lui permet de rationaliser sa gestion des ressources humaines.
Pour fournir une formation pour 4325 étudiants, la faculté ne se dote que de 44 agents dont quatre seulement sont de la catégorie « A2 ».
Trois agents de la catégorie « A2 » assurent des tâches relatives à la gestion administrative et financière alors qu’ils sont titulaires de maitrises en sciences de la vie et de la terre.
Cinq des techniciens de laboratoire assurent des tâches administratives et financières depuis 2007.
La faculté n’a pas veillé durant la période 2006-2010 à mettre en place une cellule de planification des programmes de formation de ses agents et de suivi et d’évaluation des réalisations en la matière conformément aux dispositions de la circulaire du Premier Ministre N°8 du 9 février 1996.
Durant la même période, la faculté n’a pas réalisé ses propres programmes de formation annuels qui devraient prendre en considération ses spécificités et les besoins de ses agents et elle s’est contentée à participer dans les sessions de formations programmées par le ministère de tutelle.
La faculté continue à utiliser l’application « INES » qui n’est pas en harmonie avec les exigences du système « LMD » à l’instar de détermination du continu de formation dans les unités obligatoires et les unités optionnelles, le suivi des crédits obtenus et la fixation des suppléments de licences.
La faculté a commencé depuis 2008 dans la mise en place de l’application « SALIMA » pour la gestion intégrée du système « LMD » par l’acquisition d’un serveur et des ordinateurs et par la participation dans des sessions de formation sans arriver à l’exploiter, et il sied d’accélérer les procédures de mise en place ce que lui permet d’améliorer la gestion des affaires estudiantines relatives à l’inscription, à l’évaluation et aux examens.
La faculté ne se dote pas de moyens de protection nécessaires pour son matériel informatique, ce qui a engendré, à titre d’exemple, la perte des données pédagogique du cycle de master au cours de l’année universitaire 2008-2009.
Certains systèmes d’exploitation non authentiques ont été installés d’une manière illégale sur les ordinateurs de la faculté ce qui menace la sécurité des données administratives et pédagogiques stockées dans les dits ordinateurs.
La mise en place du système « BIRUNI » relatif à la Bibliothèque des Ressources Universitaires connait un retard. En effet, malgré que la faculté ait commencé la réalisation de ce projet depuis juin 2001 par l’acquisition de 11 ordinateurs et le câblage de sa bibliothèque via internet, elle a enregistré un retard dans l’opération d’exemplarisation qui s’est limitée à 12747 exemplaires sur 21463 ce qui ne l’a pas permis de mettre en place l’application et de l’exploiter.
La dernière mise à jour des données du site web de la faculté remonte à 2008 et certains services du site demeurent inactifs à l’instar de liens hypertextes des pages de départements pédagogique et le téléchargement des données.
La faculté n’a pas créé jusqu’au juin 2010 une cellule d’archive et elle n’a pas ni élaboré un programme de gestion des documents en partenariat avec l’établissement des archives nationales, ni adopté un système de classification des documents et des calendriers de leurs conservations.
La visite sur les lieux du local réservé aux archives a permis de constater qu’il est mal organisé et ne se dote pas de conditions minimales de conservation, d’aération et de protection contre l’humidité et les incendies.