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04.01.2017

كلمة حفل تكريم السيد عبد اللطيف الخراط الرئيس الأول بمناسبة إحالته على التقاعد.




 

كلمة حفل تكريم السيد عبد اللطيف الخراط الرئيس الأول بمناسبة إحالته على التقاعد.

 

إنّ كلَّ ما يحتاجه المرء حتّى يَرْتَقِيَ لِمَصَافِّ المتميزين شروطٌ ثلاث: ضميرٌ حيّ، وقلبٌ مُحِبٌّ، وإخلاصٌ في العملِ، وقد تَوفرتْ جميعُها فيكم طيلة حياتِكم المِهنية، وهوما تستحقون عنه الحفاوةَ و العرفانَ بالجميلِ، لقد أدّيتم الأمانةَ، وحقّقتم أجزاء من الرسالة، وسجلتم بَصَماتٍ تَشْهَدُ عليها تقارير وأعمال تجاوزت حدود الوطن ، وستبقى شهادات في حقّكم وِسَامًا فَخْرِيّا يُتوّج سِنينَ حياتكم.

 

إنّا اليوم إذ نتوجّه بالتكريم إليكم، إنما نتوجه إليكم بتحية التقديرِ والاحترامِ لمرحلةٍ مِنْ مراحلِ عَطائكم الوظيفيّ الذي أخذ سنواتٍ مِنْ عُمْرِكُمْ تميّزت بالتضحية ونُكْرَانِ الذّاتِ في سبيل أداء الأمانة ،وإنّ أقلّ الْتِفَاتَةِ شُكْرٍ تُقدَّمُ لكم، هي الاحتفالُ بكم وتكريمُكم في هذا الحفلَ التكريميَّ البسيطَ في ظاهرِهِ، الغنيَّ في رمزيّتِه و دَلالاتِه، فهو عُربونُ مَعزةٍ ووفاءٍ وإخلاصٍ. 

 

 لقد عهدنا فيكم صدق القول وحب العمل وتوجيها صادر من القلب وتواضع في المعاملة جبلنا كل ذلك على احترام شخصك وزادنا معرفة بنفاسة جوهرك..تواضع ورفعة أخلاق وترّفع وفيض من الطيبة واللباقة مهنية وحرفية ...تلقائية وعفوية هادئة ورصينة كل هذا لمسناه فيكم ونرمو ليكون فينا.


لمشاهدة كلمة الرئيس الأول لدائرة المحاسبات 


 

La Cour des Comptes rend hommage à son président 

 

  Le savoir-faire, le savoir-dire et le savoir-écrire

 

Comme le veut la tradition, une cérémonie a été organisée au siège de la Cour des Comptes pour saluer le travail et l’engagement de celui qui a occupé toutes les fonctions possibles d’une juridiction financière et qui a été l’artisan de toutes les grandes réformes que la Cour des comptes tunisienne a connues depuis sa mise en fonctionnement effectif à partir des années 80.

Les Arrêts, les rapports, les concluions et les notes gardent toujours à nos jours l’empreinte originaire des premiers maitres de la Cour. Ces outils n’auraient en aucune façon résisté aux années sans la clairvoyance et l’humilité du groupe constituant qui les a montés : un groupe dont fait partie monsieur Kharrat.

Le 30 décembre 2016, marquerait à jamais l’histoire de la Cour. Il correspond à une date de passage de témoins entre deux générations qui se sont croisées des années durant et qui se sont créées une synergie mutuelle qui a été, bon gré mal gré, très fructueuse pour l’essence même d’une juridiction financière à savoir la qualité de ses rendus. Amorcé déjà depuis deux ans, ce passage de témoins s’est concrétisé par un départ massif à la retraire, âge oblige, de bon nombre de la vieille garde de la Cour et par l’ascension de membres plus jeunes à des postes de responsabilité.

Il faut avouer que le terme départ à la retraite est mal adapté à la réalité des choses pour plusieurs membres de la Cour qui continuent sous différentes formes à user de leurs riches expériences professionnelles et humaines pour apporter encore de la valeur à la société tunisienne qui en a grand besoin.  

Ce terme est indéniablement mal adapté également à monsieur Kharrat car doté d’une force de caractère et d’une abnégation sans faille à vouloir bien faire, il continuera son action à contribuer au développement de la bonne gouvernance au pays. Ceci lui voue sans doute une carrière plus longue dans les domaines qui lui sont si chers qui sont le conseil et l’expertise technique dont ont grandement besoin beaucoup d’institutions et structures en Tunisie. Il est convaincu, les membres de la Cour le sont aussi, que le passage à la Cour finit, à force de traiter pendant de longues années des dossiers aussi variés que les questions de la gestion publique, par leur permettre de développer une polyvalence et une technicité qui feraient défaut à bien d’autres corps, pourtant plus présents dans le paysage public.   

Bien plus que n’importe quel autre membre de la Cour des comptes tunisienne, monsieur kahrrat aurait appris à ses dépens les sacrifices qu’exigent d’occuper les fonctions supérieures d’une juridiction financière.   Ainsi après de longues années à la tête d’une chambre, il a occupé les hautes fonctions de rapporteur général et Commissaire Général avant de couronner sa carrière par l’exercice de la fonction de Premier Président. 

Seuls les initiés au domaine des juridictions financières savent pertinemment qu’une telle carrière n’est pas prédestinée pour le commun des mortels. Pour y avoir droit, il faut tout simplement du savoir faire, du savoir-dire et surtout du savoir écrire.

Imperméable aux critiques mal saines et à la flatterie, monsieur Kharrat a fondé sa carrière sur le travail, la rigueur et la force de conviction. Il incarne en lui toute une génération guidée par la volonté de préserver la position et la bonne image de la Cour. Les 5 dernières années ont apporté des preuves matérielles qu’une telle démarche est sans doute sage. Pour preuve, la Cour logerait toujours parmi les rares institutions qui ont su garder un positionnement d’égale distance vis-à-vis des différents pouvoirs publics, des mass médias et du grand public. En dépit de tous les éclats médiatiques, les outrages et les diffamations que monsieur Kharrat a pu faire l’objet durant ces années d’exercice de la fonction de premier président, il couronne sa carrière à la Cour avec le sentiment du devoir accompli et du travail soigné. Cette performance n’était pas possible sans compter sur son savoir-faire. Un savoir-faire qu’il tient, entre autres, des anciens premiers présidents qui ont eu toujours confiance en lui en lui confiant, étant encore jeune, des attributions de premier plan et des missions à suites délicates.   

Il tient ça de ses amis et collègues les plus proches qui l’ont toujours soutenu car convaincus de ses qualités tant professionnelles qu’humaines.

Monsieur Kharrat a également fait preuve de savoir-dire. Les anciens premiers présidents ont sans doute estimé que sa qualité de juriste et d’orateur le conduisait à pratiquer l'art de l'éloquence pour intervenir au nom de la Cour dans d’innombrables manifestations tant nationales qu’internationales. Il a continué lui-même en tant que premier président à assurer ce rôle avec succès. Les réactions à ses interventions mettant en évidence sa rigueur du verbe et sa sobriété, ont été une preuve irréfutable de son inéluctable savoir-dire. 

Ce savoir-dire tient forcement à une connaissance du domaine de l’audit et de droit que peu de gens peuvent l’avoir. Cette connaissance a été acquise au terme d’une carrière de plus de 35 ans où il a gravi tous les échelons et connu tous les rouages de la profession de magistrat financier.

Plus important encore que la technicité fut l’état d’esprit dont monsieur Kharrat a fait montre en exerçant ses différentes fonctions. Il abordait chacune de ces fonctions avec discernement, patience et amour du partage. Il a été convaincu, son expérience au Québec aidant, que derrière les rapports il y a des humains. En partant de ce principe, il a toujours trouvé les mots justes pour ne pas offenser ni blesser tous les membres de la Cour sans exception et ce, quel que soit le statut, la fonction et l’âge de la personne.

Que de patience et de bienveillance il a manifestées dans les innombrables réunions qu’il a présidées. Les réunions de la Cour auraient été sous sa présidence un vrai exercice de collégialité et de démocratie. 

Enfin dans une juridiction financière telle que la Cour des Comptes Tunisienne, le savoir-faire et le savoir-dire n’auraient pas suffi pour tout contrôleur de monter les échelons de l’administration aussi rapidement et tranquillement que monsieur Kharrat a pu accomplir. A ces deux qualités si essentielles doit s’ajouter une troisième : le savoir-écrire. Pour cet exercice,  monsieur Kharrat est de l’avis de tous les membres de la Cour le maitre du verbe. Ceci lui a valu d’être l’artisan de toutes les réformes de la Cour et d’avoir façonné d’une manière éloquente et fine ses rapports.   

Il va sans dire que les rapports de la Cour seront désormais orphelins non seulement de la touche de monsieur Kharrat mais également des anciens membres qui sont déjà partis en retraite. Ils ont su toute au long de leurs carrières respectives apporter plus d’éloquence dans la formulation des phrases d’attaque, plus de précision des choix des tournures et du plus de tact dans le choix du positionnement et surtout plus de détachement dans l’appréciation de l’importance relative des conclusions et du respect des droits de la défense.

En perdant par le départ de bon nombre de ses vétérans ces deux dernières années, une bonne partie de son savoir-écrire, la Cour peut trouver consolation dans le fait que ces derniers ont su, par leur esprit de partage, assurer le transfert de leur savoir-écrire aux générations qui les ont succédés. 

Il est permis en revanche de trouver le confort dans l’idée que demain, si ce ne sont plus monsieur Kharrat et toute la vieille garde qui écriront nos rapports, ce sont leurs propres mots qui seront, tout compte fait, réécrits.

 

 

 Cliquer ici pour regarder le mot du Premier Président de la Cour des Comptes

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