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11.12.2012 / AGRICULTURE , PêCHE ET ENVIRONNEMENT VINGT SEPTIèME RAPPORT ANNUEL

La conservation des eaux et du sol

L'extrait de mission
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La superficie des terres menacées d’érosion s’étend sur 3,5 millions d’hectares d’une surface totale de terres arables estimée à 5,4 millions d’hectares. La maîtrise de ce phénomène est restée en deçà des attentes puisqu’il a été constaté à la fin de l’année 2010 qu’elle n’est envisageable qu’à l’horizon de l’année 2050 au lieu de 2026 comme cela à été estimé au départ et ce malgré la mise en place d’une stratégie de lutte contre l’érosion depuis 1990 qui s’est étalée jusqu’en 2011.


En vue d’apprécier le niveau de concrétisation de la stratégie de conservation des eaux et du sol (C.E.S), la Cour des comptes a effectué une mission de contrôle qui a permis de relever des insuffisances se rapportant à la planification, la programmation et le suivi, à la conservation et à la protection des terres agricoles des risques d’inondations et de glissements de terrains ainsi qu’à la maîtrise des eaux d’écoulement  et à l’exploitation des ouvrages.  


Concernant la planification, la programmation et le suivi des travaux, il n’a pas été procédé à l’actualisation des études réalisées depuis dix ans, et ce contrairement à ce qui à été prévu par le onzième plan de développement, ce qui a concouru au report du démarrage de certains travaux notamment à Mahdia, Béja et Kairouan, ajouté à la non concordance de certains plans d’action annuels de réalisation de travaux établis par les arrondissements régionaux avec les directives des études de planification qui classent ces travaux selon leur degré de priorité tenant compte, notamment, du niveau avancé de l’érosion des sites.


En outre, l’absence de suivi des réalisations par bassin versant et par catégorie de travaux des interventions relatives à la protection des barrages a engendré l’élévation du rythme de sédimentation de certains d’entre eux, notamment, pour le barrage de Sidi-Salem et Mellague ce qui a réduit la duré de leur exploitation et leur capacité de stockage des eaux.


Quant à la conservation des terres agricoles, il a été constaté que les réalisations en matière de stabilisation des ouvrages n’ont pas dépassé 20 % des superficies touchées par les travaux d’aménagements en cours de la période 2002-2009.


Il en est de même pour les travaux de protection contre les inondations et les glissements de terrains, puisque seulement 2 lacs collinaires ont été réalisés dans la région du Grand Tunis sur un total de 15 prévues dans le cadre d’une étude globale effectuée suit aux inondations survenues en 2004 . En outre , la non réalisation d’une étude géologique, confiée à l’office National des Mines, suite aux divers cas de glissement de terrain survenus au nord du pays à partir de la saison agricole 2003-2004, a amené les arrondissements régionaux à recourir à des interventions urgentes dans certains zones sinistres sans un réel impact.


Sur un autre plan, l’exécution des marchés, relatifs aux ouvrages hydrauliques, a été entachée de certaines carences dues, notamment, au manque de précision des études d’exécution des lacs collinaires qui a expliqué l’abandon définitif de la réalisation de certains lacs telsque « Akerma » et « Lessouda » à Sidi Bouzid et la dégradation de certains autres quelques années après leur réalisation à l’instar du lac « Machraa » à Bizerte et « Ksar Ellouz » à Nabeul.


En plus, certains lacs collinaires construits dans des zones pluvieuses ont subi des dégâts à cause de l’utilisation de  matériaux non adaptées dont on recense 28 à Bizerte et 14 à Jendouba. Il en est de même pour certains autres à l’instar des lacs de «  Ain Bouneb » et  « Ain Chalou » à Béja et  «  Hammam » à Kairouan qui ont connus des taux de sédimentation très enlevés faute d’aménagement de leurs bassins versants.


Sur un autre plan, en exécution des instructions du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydraulique, l’arrondissement C.E.S de Sousse a conclu en 2009 un marché d’un montant de 340 mD pour la construction d’un ouvrage hydraulique au pied de la colline de la « Baie des Anges » en vus d’irriguer le jardin du palais de l’ancien président de la République. Ce marché a été résilié en avril 2011 après payement des sommes dues au titre des études et des travaux effectués qui se sont élevées à 30 mD. En outre, un lac collinaire non programmé a été construit à la délégation d’Utique a proximité d’un site appartenant à la société « El baraka », propriété du gendre de l’ancien président pour un coût de 732 mD.


L’examen d’un échantillon de 139 lacs, sur un total de 597 lacs construits jusqu'à 2010 et destinés à l’exploitation agricole, a relevé un taux d’exploitation ne dépassant pas 60 %, outre le retard constaté dans la réparation des dégâts subis par certains lacs faute de crédits suffisants ce qui a rendu ces réparations compliquées voir impossibles comme cela a été vérifié à Bizerte où 10 lacs ont été abandonnés en 2009.

 
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